Le dollar canadien (CAD) s’est fortement oscillé mardi, atteignant des niveaux bas depuis plusieurs années avant de se redresser. On s’attend à ce que la Banque du Canada continue de réduire les taux d’intérêt ce mois-ci. Les chiffres de l’inflation de l’IPC canadien ont légèrement diminué, mais les mesures de base ont accéléré.
Les commerçants du Loonie ont été affectés par un mélange de titres politiques et de données d’inflation qui suggèrent fortement que d’autres réductions de taux sont à prévoir. Les discussions sur les tarifs absorbent lentement la majorité de l’attention du marché, mais un différentiel de taux toujours plus large pose des risques significatifs pour le CAD.
Le président américain Donald Trump a retardé le déploiement de son paquet de tarifs tant attendu sur presque tous les plus grands partenaires commerciaux des États-Unis, y compris le Canada. La plupart des participants au marché pensaient (apparemment à juste titre) que les discussions sur les tarifs immédiats par le biais d’un décret étaient principalement du bruit pour la campagne, mais Donald Trump continue de chercher à menacer les nations mondiales avec des taxes d’importation auto-imposées qui nuiraient au bien-être financier de ses propres concitoyens.
Les chiffres de l’inflation de l’IPC canadien ont diminué en décembre, tombant à 1,8% en glissement annuel alors qu’on s’attendait à un maintien à 1,9%. Sur une base mensuelle, l’IPC canadien a contracté de -0,4% par rapport au mois précédent, conformément aux attentes. Les chiffres d’inflation en baisse seront plus que suffisants pour pousser la Banque du Canada vers une nouvelle série de réductions de taux; les traders de contrats à terme sur les taux d’intérêt prévoient maintenant à 83% la probabilité d’une réduction du taux de 25 points de base de la part de la Banque du Canada la semaine prochaine, en hausse par rapport aux précédents 78%. Les indicateurs d’inflation de base, la propre mesure de base de l’IPC de la Banque du Canada, ont accéléré à 1,8% en glissement annuel contre l’impression précédente de 1,6%, mais encore une fois, le chiffre mensuel a contracté de -0,3%.
Donald Trump a laissé entendre qu’il pourrait imposer un tarif de 25% sur toutes les exportations canadiennes vers les États-Unis, possiblement en février. Les chiffres de ventes au détail canadiens de niveau intermédiaire sont attendus jeudi, mais aucune variation ou changement drastique n’est prévu à ce niveau.
Mardi, la forte oscillation a envoyé le dollar canadien plongeant vers un nouveau plus bas de cinq ans, poussant l’USD/CAD dans la plage de 1,4500 pour la première fois depuis mars 2020. Les marchés ont rapidement retrouvé leurs repères pour maintenir la paire sous pression tout en examinant un plancher technique près de 1,4300, mais les dommages étaient faits et le Loonie est sur le point de continuer à mener une bataille perdue d’avance.
Les facteurs clés qui influencent le dollar canadien (CAD) sont le niveau des taux d’intérêt fixés par la Banque du Canada (BoC), le prix du pétrole, la principale exportation du Canada, la santé de son économie, l’inflation et la balance commerciale, qui est la différence entre la valeur des exports du Canada et celle de ses imports. D’autres facteurs incluent le sentiment du marché – que les investisseurs prennent plus d’actifs risqués (risk-on) ou cherchent des valeurs refuges (risk-off) – où le risk-on est positif pour le CAD. La santé de l’économie américaine, en tant que principal partenaire commercial, est également un facteur clé influençant le dollar canadien.
La Banque du Canada (BoC) a une influence significative sur le dollar canadien en fixant le niveau des taux d’intérêt auxquels les banques peuvent se prêter de l’argent. Cela influence le niveau des taux d’intérêt pour tous. L’objectif principal de la BoC est de maintenir l’inflation entre 1 et 3% en ajustant les taux d’intérêt à la hausse ou à la baisse. Des taux d’intérêt relativement plus élevés tendent à être positifs pour le CAD. La Banque du Canada peut également utiliser l’assouplissement et le resserrement quantitatif pour influencer les conditions de crédit, le premier étant négatif pour le CAD et le second positif.
Le prix du pétrole est un facteur clé influençant la valeur du dollar canadien. Le pétrole est la plus grande exportation du Canada, donc le prix du pétrole a tendance à avoir un impact immédiat sur la valeur du CAD. En général, si le prix du pétrole augmente, le CAD augmente également, car la demande globale pour la monnaie augmente. L’inverse est vrai si le prix du pétrole baisse. Des prix du pétrole plus élevés entraînent également une plus grande probabilité d’une balance commerciale positive, ce qui est également favorable au CAD.
Bien que l’inflation ait toujours été traditionnellement considérée comme un facteur négatif pour une monnaie car elle diminue la valeur de l’argent, le contraire a en fait été vrai dans les temps modernes avec l’assouplissement des contrôles de capitaux transfrontaliers. Une inflation plus élevée tend à amener les banques centrales à augmenter les taux d’intérêt, attirant ainsi davantage d’entrées de capitaux de la part des investisseurs mondiaux cherchant un endroit lucratif pour garder leur argent. Cela augmente la demande pour la monnaie locale, qui dans le cas du Canada, est le dollar canadien.
Les publications de données macroéconomiques mesurent la santé de l’économie et peuvent avoir un impact sur le dollar canadien. Des indicateurs tels que le PIB, les PMI manufacturiers et des services, l’emploi et les enquêtes sur le sentiment des consommateurs peuvent tous influencer la direction du CAD. Une économie forte est bénéfique pour le dollar canadien. Non seulement elle attire davantage d’investissements étrangers mais elle peut également encourager la Banque du Canada à augmenter les taux d’intérêt, menant à une monnaie plus forte. Si les données économiques sont faibles, cependant, le CAD est susceptible de chuter.