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L’or au comptant a chuté pour la deuxième semaine consécutive et s’est rapproché de son plus bas niveau en deux ans, à 1614,81 dollars l’once troy, vendredi, alors que la demande pour le dollar américain a repris en milieu de semaine dans un contexte d’aversion au risque. Les marchés financiers ont été guidés par le sentiment dans un calendrier macroéconomique peu fourni, l’agitation politique au Royaume-Uni ajoutant un peu de piment à une semaine globalement calme.
La crise au Royaume-Uni stimule l’aversion au risque
Après 44 jours au pouvoir, la première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission jeudi. Le Comité 1922 a rapidement annoncé qu’un autre concours de leadership serait organisé la semaine prochaine. La crise politique résulte de l’échec du mini-budget de Mme Truss, qui prévoyait des réductions d’impôts et un trou noir fiscal d’environ 60 milliards de livres. Le chancelier de l’Échiquier, Jeremy Hunt, a tenté de sauver la tête de Truss en revenant sur certaines des mesures, mais le gouvernement britannique a quand même implosé.
En outre, l’indice britannique des prix à la consommation a grimpé de 10,1 % en glissement annuel en septembre, le chiffre annuel de base ayant augmenté de 6,5 %. La hausse des niveaux d’inflation est à l’origine de l’agitation du marché, car l’UE et le Canada ont également publié leurs IPC, ce qui montre que le resserrement quantitatif des banques centrales ne contribue guère à faire baisser les prix.
La croissance mondiale en danger
L’inflation mondiale reste à son plus haut niveau depuis plusieurs années, et la détermination des responsables politiques à la contrôler augmente les risques de récession mondiale. En outre, la Chine a renforcé ses mesures restrictives contre le coronavirus, en s’en tenant à sa politique du zéro-covid. Les mesures chinoises visant à maîtriser la pandémie ont perturbé l’économie mondiale au début de l’année, la fermeture de Shanghai ayant exacerbé les goulets d’étranglement et les problèmes de chaîne d’approvisionnement, en partie responsables de la flambée des prix.
La Chine étant le plus grand importateur d’or, l’état de son économie est important pour le métal jaune et, au cours de la semaine à venir, le marché se concentrera sur les données chinoises retardées. Mercredi prochain, la Chine publiera le produit intérieur brut du troisième trimestre, qui devrait avoir augmenté de 3,5 % après avoir baissé de 2,6 % au cours des trois mois précédents. Le pays publiera également les ventes au détail, la production industrielle et la balance commerciale de septembre. Des résultats sains pourraient donner un coup de pouce temporaire au sentiment du marché, mais ils seront surtout pris avec une pincée de sel.
Les États-Unis occuperont les spéculateurs jeudi, car le pays publiera les données du produit intérieur brut du troisième trimestre. L’économie devrait avoir progressé de 2 % au cours des trois mois précédant le mois de septembre, inversant ainsi la tendance négative qui a vu la croissance se contracter pendant deux trimestres consécutifs. Les commandes de biens durables de septembre seront publiées au même moment. Ces deux chiffres pourraient avoir un impact sur les attentes de la Fed et sur le dollar américain, ce qui influera sur le prix de l’or.
Analyse technique de l’or
Le graphique hebdomadaire du XAU/USD montre que le risque reste orienté à la baisse. Le métal brillant a passé ces derniers jours sous un niveau de résistance critique de Fibonacci à 1 658,50 $, soit le retracement de 61,8 % de la hausse de 1 614,81 $/1 729,54 $. Dans le même temps, le métal continue d’évoluer bien en dessous de toutes ses moyennes mobiles, la 20 SMA se dirigeant fermement vers le sud, bien au-dessus du niveau actuel. Les indicateurs techniques, dans le même temps, restent dans des niveaux négatifs, avec le RSI stable près des lectures de survente et le Momentum grinçant au nord sous sa ligne médiane.
Le graphique journalier montre que, malgré la dernière reprise, la paire XAU/USD a de la marge pour étendre sa chute vers de nouveaux bas de 2022. La SMA 20 a partiellement perdu sa force baissière et consolide autour de 1 665 $, mais les moyennes mobiles plus longues continuent de se diriger fermement vers le bas, bien au-dessus du niveau actuel. L’indicateur Momentum a prolongé son déclin sous sa ligne médiane, maintenant sa pente descendante, tandis que le RSI a rebondi modestement depuis son plus bas hebdomadaire, actuellement à environ 40.
Des stops importants sont suspectés juste en dessous de 1 610 $, la zone de support immédiat. En dessous de cette dernière, l’or peut étendre sa glissade vers 1 565,02 $, le sommet de mars 2020. Le prochain support est le seuil de 1 500 $. Une progression régulière au-delà de la résistance susmentionnée pourrait entraîner une progression corrective haussière vers 1 671,90 $, le retracement de 50 % du rallye mentionné.
