Christoph Balz, économiste senior à la Commerzbank, donne son avis sur le rapport préliminaire du PIB américain publié ce jeudi, qui montre que la croissance de la plus grande économie du monde a ralenti à un rythme annualisé de 1,1 % au cours du premier trimestre.
La consommation privée, qui représente les deux tiers du PIB, a encore progressé de 3,7 % au premier trimestre. Les ménages ont bénéficié de la vigueur persistante du marché du travail ainsi que d’effets spéciaux tels que l’augmentation de la sécurité sociale et l’allégement de l’impôt sur le revenu, le code des impôts ayant été ajusté pour tenir compte de l’inflation. Le revenu disponible a augmenté de 12,5 % au premier trimestre.
Il est frappant de constater que la construction de logements, après sept trimestres fortement négatifs (le plus récent étant -25 %), montre des signes de stabilisation avec une baisse comparativement faible de 4,2 %. Les constructeurs de logements se sont manifestement largement adaptés au niveau plus élevé des taux hypothécaires.
Une croissance plus forte du PIB a été empêchée par le fait que les entreprises ont beaucoup moins reconstitué leurs stocks qu’auparavant. Cela a en fait déprimé le taux de croissance du PIB d’un énorme 2,3 points de pourcentage. Cet effet ne devrait pas se reproduire au cours du trimestre actuel.
Dans ce contexte difficile, l’économie américaine a donc encore assez bien résisté au début de l’année 2023. Nous prévoyons toujours une légère contraction au second semestre. En effet, les hausses de taux d’intérêt de la Fed ne produiront probablement leurs pleins effets qu’à partir de ce moment-là, en raison des décalages habituels. Le fait que la croissance du premier trimestre ait été principalement basée sur les très bons chiffres de janvier s’inscrit également dans ce contexte. Les données de février et mars étaient déjà plus faibles. En outre, un certain nombre d’indicateurs basés sur des enquêtes, tels que les indices ISM des directeurs d’achat, sont clairement orientés à la baisse.