Un coup d’arrêt brutal pour l’économie américaine ? C’est ce que représente un taux de croissance annualisé de 1,1 %, mais cette fois-ci, il y a beaucoup plus que ce que l’on peut voir. La première économie mondiale a progressé de moins de 0,3 % sur une base trimestrielle, mais elle a de bonnes excuses. Et le dollar américain a encore plus de raisons d’augmenter.
Tout d’abord, le consommateur américain reste infatigable. La consommation personnelle a augmenté de 3,7 % en rythme annuel, ce qui montre que la hausse des taux d’intérêt n’a pas encore découragé la frénésie d’achat. Le revenu disponible est élevé et les gens en profitent.
Deuxièmement, les stocks ont fait baisser le PIB de 2,26 %. Si les stocks étaient restés inchangés, la croissance annualisée aurait été supérieure à 3 %. C’est considérable. Plus important encore, lorsque les entreprises épuisent leurs stocks au cours d’un trimestre, elles ont tendance à les reconstituer au cours du trimestre suivant.
Troisièmement, la composante inflation est forte : l’indice PCE a augmenté de 4 % en rythme annuel, ce qui est obstinément élevé. Cela signale non seulement de nouvelles hausses de taux et un dollar américain plus fort, mais montre également que les entreprises se sentent à l’aise avec les hausses de taux.
En prime, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont baissé à 230 000, ce qui est une bonne nouvelle pour l’économie américaine.
Avec un taux de chômage plus bas, une inflation plus élevée et une croissance forte, il n’y a qu’une seule voie pour le dollar américain : la hausse.
Pour l’or, des taux plus élevés sont synonymes de faiblesse. Pour les actions, les nouvelles sont plus mitigées. Si la hausse des taux est une mauvaise nouvelle, la croissance continue sous-jacente – en particulier dans le domaine de la consommation – et la baisse des demandes d’allocations de chômage qui l’accompagne en sont une bonne.
Le dernier mot revient à la Fed. Néanmoins, ces chiffres ne confirment pas seulement la prochaine hausse des taux de 25 points de base, mais ouvrent également la porte à une nouvelle augmentation en juin.