Danske Research évoque la situation politique en Italie et son impact potentiel sur l’euro.
L’Italie a été plongée dans une nouvelle crise gouvernementale, après que trois des quatre plus grands partis du gouvernement d’union de Mario Draghi (Mouvement 5 étoiles, Ligue et Forza Italia) ont annoncé qu’ils ne le soutiendraient pas lors d’un vote de confiance. Au cours des 18 derniers mois, Draghi a été une rare force unificatrice dans la politique italienne et a supervisé la mise en œuvre d’importantes réformes structurelles (par exemple dans le système judiciaire) qui sont une condition préalable pour recevoir des fonds du NGEU. Si aucune majorité parlementaire alternative ne peut être formée – ce qui semble actuellement peu probable – le président Mattarella devra probablement convoquer des élections anticipées (qui pourraient avoir lieu le 25 septembre), juste au moment où la saison budgétaire cruciale démarre à l’automne.
Si des élections anticipées sont convoquées, nous nous attendons à une nouvelle sous-performance des obligations d’État italiennes ainsi que de l’euro. Nous voyons une marge d’élargissement des spreads BTP-Bund à 250-260 pb, mais nous nous attendons à ce qu’ils restent inférieurs aux niveaux de la crise de 2018/19, l’euroscepticisme ayant été atténué. La pression sur la BCE pour limiter l’explosion des spreads périphériques va probablement s’intensifier à court terme selon nous. Cependant, l’achat d’obligations dans le cadre du nouveau mécanisme de protection de la transmission serait toujours lié à des conditions. Nous doutons que la BCE limite l’élargissement des spreads s’il reflète finalement des perspectives de croissance réduites et des vulnérabilités budgétaires croissantes, en particulier si la situation politique devient plus hostile à l’UE.