Kit Juckes, Macro Strategist à la Société Générale, explique pourquoi EUR/JPY est une meilleure vente que EUR/USD.
Les flux de Nordstream 1 devraient diminuer de moitié pour atteindre 20 % de la capacité, alors qu’ils étaient de 40 % hier. Les économistes se bousculent pour mettre à jour les estimations de l’impact économique, mais deux choses sont claires, l’une mauvaise et l’autre légèrement plus encourageante. La première est que la croissance va être nettement plus lente que prévu. La seconde est que la réponse a été significative en termes de construction de capacités pour importer du GNL des États-Unis, réduire la demande et trouver d’autres sources d’énergie (l’Allemagne parle même de redémarrer des centrales nucléaires).
Lorsqu’on nous a demandé début juin jusqu’où l’euro pourrait tomber si les flux de gaz vers la zone euro étaient arrêtés, nous avons estimé qu’une chute à 0,9-0,95 était envisageable. La quantité de travail qui a déjà été faite pour aider à adoucir le coup économique fait que cela semble un peu trop pessimiste, même si une période dans une fourchette de 0,90-0,95 semble toujours probable au cours du prochain mois ou des deux prochains mois.
Compte tenu du positionnement (très long sur l’USD, et court sur le bloc de devises européen), je ne pense pas que les shorts sur l’EUR/USD soient si attrayants à l’heure actuelle. Le marché s’attend pleinement à une hausse de 75 points de base de la part du FOMC ce soir, et le marché est déchiré à 50/50 quant à savoir si nous aurons 50 ou 75 points de base en septembre. Il n’est pas évident que la réunion du FOMC devrait avoir un impact majeur sur le sentiment de risque ou apporter un grand soutien au dollar. Ainsi, les baissiers de l’euro feraient mieux de s’intéresser à l’EUR/JPY, qui n’a progressé que lors de 6 des 22 mois d’août depuis 1999.